- BASILICATE
- BASILICATEBASILICATEPetite région du sud de l’Italie (9 992 km2), la Basilicate, ou Lucanie, comprend, à l’ouest, une partie de l’Apennin, formée de calcaire dans le Sud (Sirino 2 005 m, Pollino 2 271 m), de flysch et de schistes dans le Nord, avec des reliefs moins élevés, parfois aérés de bassins. Ces montagnes, au climat rude, ont été largement déboisées et occupées par une céréaliculture pauvre et des pâturages, à l’exception des pentes du Vulture (volcan éteint, 1 326 m) et de la retombée brutale de l’Apennin sur la mer Tyrrhénienne, où subsiste une arboriculture ancienne. À l’est, à la limite avec la Pouille, commencent les plateaux de calcaire et de travertin des Murges, dans lesquels sont creusés et aménagés les vieux et beaux quartiers troglodytiques des «Sassi» de Matera (deuxième ville de Lucanie, 53 775 hab. en 1991). Entre ces plateaux et les montagnes de l’ouest s’étend une vaste zone de collines argilo-sableuses où la sécheresse d’été est très marquée; la principale culture y est le blé dur.Sur le golfe de Tarente, la plaine littorale, étroite, a été édifiée par les petits fleuves locaux; elle fut, avec Métaponte, un des fleurons de la Grande-Grèce avant de devenir, jusqu’en 1959, une zone paludéenne avec de grands latifundia.Les transformations de la Basilicate sont sensibles surtout dans la plaine littorale et les principales vallées. Réforme agraire, bonification, irrigation (grâce à des barrages d’amont) ont permis, à côté des grandes exploitations capitalistes issues des anciens latifundia, l’installation et le maintien de petits paysans plus ou moins prospères, situation que ne connaissent pas ceux des secteurs de réforme dans les collines. Des bourgades nouvelles sont nées: l’une, Policoro, fondée en 1959 (15 000 hab. en 1993), est devenue une vraie ville (services, tourisme et industries alimentaires). La mise en place de voies routières rapides privilégie encore la plaine et les grandes vallées. Deux noyaux d’industrialisation ont été créés dans la vallée du Basento. Dans celui de Ferrandina-Pisticci, deux grosses usines transforment une partie du méthane de l’important gisement local en produits chimiques; quelques usines s’y sont ajoutées. Le noyau de Potenza a accueilli des usines, petites et moyennes, aux activités plus variées. À la suite de mesures gouvernementales prises dans la période qui a suivi les séismes de 1980, d’autres centres industriels ont été implantés. Les créations d’emplois dans l’industrie moderne (moins de 30 p. 100 de la population active au début des années 1990) n’ont fait que compenser le repli dans les artisanats anciens. Toutefois, le travail de la céramique et de la terre cuite ainsi que la fabrication des paniers d’osier et des ustensiles de bois survivent encore. La Basilicate est une région typiquement agricole. L’emploi dans ce secteur reste très élevé: de 20 à 25 p. 100 de la population active (début des années 1990).Mais la baisse de ces effectifs a alimenté une vague d’émigration. De 1951 à 1971, le déficit migratoire atteignit 209 000 unités. La population résidente tombait de 644 000 personnes (en 1961) à 602 000 (en 1971), mais remontait à 618 800, selon l’estimation de 1980. Lors du recensement de 1991, la Basilicate comptait 591 897 habitants. Confrontée à une situation économique peu rassurante, une partie de la population est encore contrainte d’émigrer vers des zones qui offrent de meilleures possibilités de travail et de survie. Les villages de l’intérieur se dépeuplent, ceux de la vallée, et surtout de la plaine, se maintiennent; Policoro, Matera et Potenza, la capitale (68 000 hab. en 1993), s’accroissent.Basilicaterégion admin. d'Italie mérid. et région de la C.E., formée des prov. de Potenza et de Matera; 9 992 km²; 660 220 hab.; cap. Potenza.
Encyclopédie Universelle. 2012.